Remarque: classement des messages

Les messages qui figurent sur la page d'accueil sont classés dans l'ordre inverse de la chronologie, c'est-à-dire les plus récents en haut de la page et les plus anciens en dessous. Leur ordre est chronologique dans les deux onglets concernant la mission en Haïti et ma première année au Tchad. Dans ces deux parties, il est possible de lire les textes à l'écran mais aussi de les télécharger en format PDF...

Belle fête de Noël 2010 et Heureuse année 2011



Je vous invite à lire ce texte [(très) adapté d'une réflexion d'Oscar  Romero] qui exprime bien ce que je vous souhaite pour cette fête de Noël et pour commencer à dessiner les contours de l'année qui approche... dont la beauté dépend de la touche que chacun de nous apporte pour contribuer au grand tableau de l'univers...







La période des fêtes est un temps favorable

pour prendre du recul,
et regarder en avant avec confiance et humilité.

Nous n’accomplissons pendant notre vie
qu’une toute petite fraction
de cette magnifique entreprise
qu’est le projet de Dieu pour l'humanité.

Rien de ce que nous faisons n’est achevé,
ce qui est une autre manière de dire
que le sens de notre vie est toujours hors d’atteinte, toujours à
poursuivre.
Aucun discours n’exprime tout ce qui peut être dit.
Aucun effort n’amène la perfection.
Aucune rencontre n’exprime parfaitement l'amour
auquel nous aspirons et travaillons.
Aucun programme n’accomplit pleinement
la mission d'humanisation de l’humanité.

Voici la nature de notre existence.
Nous plantons les graines qui pousseront un jour.
Nous arrosons des graines déjà plantées sachant
qu’elles contiennent une promesse d’avenir.
Nous posons des fondations qui seront développées par d'autres bâtisseurs.
Nous apportons un levain qui produit des effets
bien au-delà de nos efforts.

Nous ne pouvons pas tout faire
et quand nous le comprenons, c’est une libération.
Cela nous permet de faire quelque chose
et de le faire très bien.

Nous sommes responsables de faire un pas sur le chemin,
de poser une pierre dans la construction,
d'offrir un sourire et une main fraternelle,
d'ouvrir la possibilité pour que la grâce de Dieu vienne
et fasse le reste.

Ce que nous semons, ce que nous commençons, ce que nous construisons est le
matériau du présent et de l'à-venir.
Nous sommes des maçons, pas des maîtres d’œuvre,
des serviteurs, pas des messies.
Nous sommes les prophètes d’un futur qui ne nous appartient pas
et qui dépend pourtant de notre travail et de nos efforts...

Actuellement en retraite - Aout 2010



Je suis actuellement pour une semaine (du 16 au 23 août) en retraite à Avon chez des Carmes. Belle occasion de déposer ce que j’ai vécu cette année et de remettre l’à venir et la mission qui m’attendent entre les mains de Celui qui donne sens (signification et orientation) à ma vie!

Vacances familiales du 1° au 15 août 2010

Après un séjour fort reposant et fraternel à Briançon (Alpes) en Communauté, je suis maintenant revenue en région parisienne, chez maman. Je vais voir mes frères et leur famille dans les prochains jours et toute la famille à l'occasion du mariage d'un petit cousin le 7 août. Et puis, je fais les démarches nécessaires pour mon départ (renouvellement de passeport, visa, vaccins, et divers achats). Je me tourne résolument vers l'avenir, avec la joie de découvrir un nouveau pays et de servir. J'ai réservé mon billet d'avion (via Tripoli) pour le 14 septembre. En attendant mon départ, je fais des provisions d'énergies et de fraîcheur... Je voulais commencer mon travail de synthèse de l'année écoulée, mais je n'arrive pas encore à prendre le recul suffisant.
J'ai beaucoup aimé et recommande le film "la tête en friche" (avec Depardieu et Casadessus, un duo éclatant de tendresse et de finesse). En guise de lecture , j'ai apprécié aussi « Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates » (le titre complet dans le livre est « Cercle des amateurs de littératures et de tourtes aux épluchures de pommes de terre »), fin, intressant et bien mené de deux américaines  Mary Ann Shaffer, Annie Barrows. Et j'ai été passionnée par l'autobiographie (sous forme d'interview) de l'ancien archevêque de N'Djaména, Charles Vandame: "La joie de servir"... le témoignage d'une vie donnée!

Juillet 2010 : Nouvelle destination

Je suis actuellement en vacances à Briançon… Je retrouve avec joie mes quelques consœurs de tous âges qui s’y reposent. Nous avons de bons échanges fraternels. Je dors beaucoup : plus de 10h par nuit avec en sus une sieste prolongée. C’est dire que j’avais besoin de sommeil. Je marche un minimum de deux heures et demi par jour. Ma destination favorite (qui peut se faire au départ du chalet sans prendre de voiture) est la « Croix de Toulouse » qui domine les 5 vallées qui s’ouvrent à partir de Briançon. Un dénivelé de 600m, une vue imprenable sur un des bouts du monde que je préfère. Je commence à me refaire en profondeur.

Je sais depuis mon retour du Québec ma prochaine destination : N’Djaména, Tchad… pour un an et demi, deux années au maximum. Le type de mission qui me sera confié n’est pas encore défini dans le détail. Je serai au service du Diocèse de N’Djaména pour des missions de formation auprès des étudiants, des professeurs, et sans doute d’autres personnes. Je me réjouis de cette orientation qui me permettra de rendre utile mon bagage d’expérience diversifié de ces dernières années : Centre St François Xavier, Aumônerie d’étudiants, CAP, Centre de Formation Pédagogique, allié aux études de psychologie et à la formation reçue à l’IFHIM.
Je continue aussi dans la mobilité géographique et la climatologie expérientielle… qui est sollicitée à un rythme intense depuis 2002 : 2002, je quitte Abidjan pour Montréal. Au retour de Montréal en 2004, je reste un an à Paris avant d’être nommée à Blois pour prendre la direction du C.F.P. pendant deux ans. Je coordonne la fondation du C.F.P. de Tours que je dirige de septembre 2007 à juillet 2009… L’année passée je suis retournée à Montréal et me voici en partance pour N’Djaména : Abidjan, Montréal, Paris, Blois, Tours, Montréal, N’Djaména… sept déménagements extérieurs qui supposent aussi bien des déplacements intérieurs en moins de dix ans !
En tous cas, je suis heureuse de cette nouvelle mission. Le premier écho d’une des consœurs que je rejoindrai là-bas est que les Tchadiens sont avides de formation humaine. Et l’Archevêque de N’Djaména se réjouit de ma future contribution. Pour moi, cela a beaucoup de sens de partir au service de ces hommes et ces femmes d’un des pays les plus pauvres du monde, traversé de manière endémique par des guerres tribales pour donner mon temps, ma compétence et mon amour. Mon expérience récente en Haïti m’a permis de confirmer que j’avais des capacités et des outils pour aider des personnes à relever les lourds défis qu’ils rencontrent.


Un aperçu des températures qui m'attendent... 

Du nouveau pour l'année prochaine

Je suis presque fixée sur mon lieu de mission pour l'année prochaine. Une mission qui sera vraiment intéressante et dans laquelle je pourrais m'appuyer sur mon expérience de formatrice d'enseignants et sur la formation reçue en 2002-2004 puis cette année à l'Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal. En attendant que tous les partenaires soient définitivement avertis de cette décision me concernant, je ne peux en dire plus... je reviens dès que possible.
Pour le moment, je me repose tranquillement chez maman qui a eu du plaisir à me revoir après 10 mois d'absence. J'ai été prendre deux repas dans deux des communautés SFX et rencontré quelques amies. Demain, je pars à Tours retrouver mes collègues de l'année dernière ainsi que la nouvelle équipe du CFP et le 14 au soir, je prend le train de nuit pour Briançon !

Mercredi 7 juillet 2010 : Retour en France

Me voici revenue en France après un voyage sans problème... Marie (une amie québécoise) m'a accompagnée à l'aéroport et maman est venue me chercher à l'autre bord de l'Atlantique... Entre temps, j'étais près du hublot et j'en ai profité pour prendre quelques photos d'un petit bout du monde vu du ciel !


Retour en France

Caravane en Haïti

Un diaporama comportant une sélection de photos que j'ai prises au cours des trois semaines de la mission de notre caravane en Haïti peut être visionné en cliquant sur l'image ci-dessous, puis une fois sur la page de photo sur l'indication "diaporama" (vers le haut de la page à gauche).
Puissent ces photos permettre à chacun-e de s'unir à ce peuple dans son épreuve et surtout dans son défi de reconstruction.

Juin 2010: Départ pour Haïti

Je suis sur le point de partir en Haïti (départ le 9 juin au matin et retour le 30 au soir) pour une mission de restauration des forces vitales humaines des personnes qui ont été traumatisées par le séisme du 12 janvier dernier. Libérer la vie et l'espérance en les aidant à voir dans les gestes qu'elles ont posé au moment du séisme et depuis tout ce qu'elles ont mis d'elles-même, l'amour vécu au coeur même du drame, les perceptions, les décisions et les ressources d'imagination et d'énergie déployées en faveur de la vie alors même que la mort frappait durement...
Nous aurons trois sessions: la première et la dernière à Port au Prince (ou banlieues) et celle du milieu près des Cayes (Sud-Ouest). Le public sera constitué surtout de religieux/ses et prêtres pour les deux premières et de laïcs de différents camps pour la troisième, avec la visée de les préparer à aider ensuite les personnes des camps à surmonter leur traumatisme et à trouver le courage de reconstruire (et d'abord de vivre dans les conditions actuelles!). Nous sommes 5 à quitter Montréal pour nous rendre à Port au Prince : Jeanne, pilote de la caravane (congolaise), Anna-Marie (Québecoise) qui sera traductrice avec le créole, Lourdès (péruvienne), Jean-Paul (Burkinabé) et moi-même (Française). Nous allons retrouver à Port au Prince Enrique (Colombien) et Diane (Québécoise) qui est l'organisatrice de la mission sur place. Nous formerons le noyau stable pour les trois semaines tandis que plusieurs haïtiennes se joindront à nous pour la deuxième et troisième sessions qui regrouperont chacune une soixantaine de personnes.
Je ne sais si je pourrais donner des nouvelles au cours du séjour. Le temps fera sûrement défaut mais c’est surtout l’accès Internet qui n’est pas assuré.
Je reviendrai sur ce blog dès que possible.
A bientôt !

Message de Pâques

Très belle fête de Pâques à tous et toutes: puissions-nous découvrir le Ressuscité là où il se donne à découvrir... au plus profond de nos coeurs, dans ce jardin dans lequel il fait grandir et fructifier les décisions que nous prenons!

"Femme, tu pleures ? qui cherches-tu ? Tu le possèdes celui que tu cherches et tu l’ignores ? Tu l’as, et tu pleures ? Tu le cherches au-dehors, mais tu l’as au-dedans. Tu te tiens debout hors du tombeau, en larmes, pourquoi ? Où je suis ? Mais en toi. C’est là que je repose, non pas mort, mais l’éternel vivant. Toi-même, voilà mon « jardin ». Tu as bien jugé en me disant jardinier. Second Adam, j’ai garde, moi aussi, d’un paradis. Ma tâche : travailler, faire pousser dans ce jardin, ton âme, des moissons de désirs.
Comment ! Tu m’as, tu me possèdes en toi, et tu l’ignores ? Voilà pourquoi tu me cherches au-dehors. Eh bien, me voici. Je t’apparais dehors mais pour te ramener au-dedans. C’est là, au-dedans, que tu me trouveras.
Marie, je te connais par ton nom ; apprends à me connaître par la foi… Dis-moi, qu’y a-t-il de plus près, pour quelqu’un, que son propre cœur ? Ceux qui me trouvent, c’est là dans leur cœur qu’ils me trouvent : voilà ma résidence."

Faussement attribué à Saint Bernard: d'un moine anonyme du XIII° siècle

Entrée dans la semaine sainte

Clouée au lit par une sciatalgie, j'apprends à me laisser aller au rythme de mon corps, et aussi à me laisser servir par les soeurs avec qui je réside. Se laisser faire, recevoir, vivre doucement, se re-poser... Ainsi se présente la grâce au seuil de la semaine sainte que je souhaite heureuse à tou(te)s.

Photos d'Automne

Maintenant que les paysages, après avoir pris une teinte en noir et blanc, commencent à retrouver une palette plus variée, il me fait plaisir de vous partager les couleurs de l'automne... Cliquez sur l'image ci-dessous!

De Automne au Québec

Soutenir les Haïtiens

.... Soutenir le projet IFHIM Haïti...

Je vous invite à considérer le Projet IFHIM-Haïti comme une piste pour poursuivre votre solidarité envers Haïti : je peux correspondre avec vous (ou avec des élèves, des proches, des groupes) pour décrire davantage les différents aspects du projet. Une chose est certaine, c’est qu’il n’y a pas un centime versé qui va ailleurs que dans le projet lui-même, c'est-à-dire dans l’aide aux personnes affectées ou traumatisées par le séisme.

Le Projet IFHIM Haïti en marche


Objectif

Apporter une aide aux personnes affectées ou traumatisées par le séisme en Haïti

Présentation de l’IFHIM

L’Institut de formation humaine intégrale de Montréal (IFHIM) est un Institut international de formation qui offre le processus de formation humaine intégrale par l’actualisation des forces vitales humaines. Le travail se fait à partir d’expériences vécues. En s’appuyant sur cette spécificité de l’Institut, Marie-Marcelle Desmarais a découvert, dans le contexte du génocide Rwandais de 1994, la restauration des forces vitales humaines de la personne ayant vécu une expérience traumatique. Cette démarche est articulée à partir de la relecture de l’expérience. Elle permet de libérer la personne qui a vécu un traumatisme en l’aidant à voir ses forces à l’œuvre malgré l’expérience traumatique. La situation traumatique cesse d’être prépondérante pour la personne lorsqu’elle voit ce qu’elle a fait, les décisions qu’elle a prises et qu’elle arrive à se représenter elle-même avec ses forces vitales humaines.

Mission de l’IFHIM

L’IFHIM et les 86 étudiants en Immersion intensive de divers pays, est fortement touché par les événements dramatiques qui se passent en Haïti, suite au séisme du 12 janvier 2010. Les conséquences sont lourdes dans la vie des personnes, des familles, du pays, et des pays. Un projet collectif d’engagement social se met sur pied et sera en évolution constante.

Projet IFHIM-Haïti : pour aider la personne à se redresser!
Le 12 janvier dernier, un séisme violent frappait Haïti. Des centaines de milliers de personnes sont tombées victimes de la nature qui semble s'être acharnée avec une cruauté sans pareil sur l'un des pays les plus vulnérables de la planète. Pendant les dernières semaines, à un grand nombre de personnes haïtiennes a été donnée la possibilité d’émigrer au Canada pour rejoindre leurs parents. Le drame qu’ils ont vécu les a profondément marqués : peine, perte, colère, dépression, stress.
Devant l’ampleur de cette catastrophe, l’Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal(IFHIM) en lien avec Haïti depuis plusieurs années n’est pas resté les bras croisés. La directrice générale, Marie-Marcelle Desmarais, cnd, avec l’équipe des professionnels, a lancé un projet d’intervention urgente auprès des personnes haïtiennes à Montréal et en Haïti.
Des étudiantes et étudiants des trois années, provenant des cinq continents, sont impliqués selon leur niveau de formation et leur compétence pour venir en aide aux personnes frappées par le séisme. Quinze équipes se sont formées à cet effet. À Montréal et dans les environs, elles ont visité et accompagné plusieurs personnes et familles haïtiennes touchées directement par le séisme.
« La spécificité de la contribution de l’IFHIM, c’est d’aider la personne qui a vécu une expérience traumatique comme le séisme, à se remettre debout, à retrouver la force intérieure, la force psychique, pour continuer à vivre et à s’engager avec confiance, malgré les épreuves qu’elle a vécues ou qu’elle vit à cause du drame. Il s’agit d’aider la personne à prendre conscience de la force avec laquelle elle a été capable de vivre les événements traumatiques et de reconnaître sa propre participation active en faveur de la vie. Finalement, on aide la personne à découvrir la force de l’amour qui l’habite, au delà de la peur et des blocages de différente nature que l’expérience traumatique a pu lui apporter. C’est un fin travail de restauration de la personne dans ses forces vitales, qui demande attention, préparation et compétence » (Marie-Marcelle Desmarais, lors de la présentation du projet, le 23 janvier 2010).
Au mois d’avril 2010, Marie-Marcelle Desmarais se rendra en Haïti pour des sessions de restauration de personnes traumatisées. Elle sera accompagnée de six étudiantes, étudiants d’immersion III qui vivront un stage de formation en vue de contribuer à restaurer les personnes dans leurs forces, dans leur amour. La spécialisation développée à l’IFHIM par Marie-Marcelle et la compétence des personnes formées permettront à des dizaines de personnes haïtiennes de se redresser et de mettre leurs énergies au service de la reconstruction de leur peuple.
… pour l’équipe de IFHIM-communication, André Rizkallah, Alina M. Raluy Mauriz, Luigi Gritti, Pélagie Mukamwezi et… Marie-Odile Dolivet

Nouvelles "fraîches"

Je porte le projet depuis le début de mon séjour ici d'écrire régulièrement pour partager quelques nouvelles. J’ai eu un peu de mal à réaliser ce projet, d’une part parce que le temps est bien bien bien rempli (du lundi au samedi inclus de 9h à parfois 22h, sans compter les travaux à remettre) et d’autre part parce que ce que je vis relève d’un chemin intérieur, difficile à traduire dans une lettre générale : j’approfondis ma formation à l’IFHIM à l’accompagnement humain (incluant le spirituel) des personnes. Cette formation qui n’est pas théorique suppose la poursuite d’un travail sur moi qui me demande de me rendre proche de moi, attentive à ce que je vis intérieurement et à ce que je fais vivre à mon entourage… L’orientation de cette 3° année que je suis est l’intervention en vue de la croissance à partir de et dans le but de faire émerger davantage ce qui est construit et réussit, et de dénouer les blocages et les paralysies. Cet objectif se réalise par un engagement diversifié d’accompagnement de personnes et de groupes, à la fois passionnant et gourmand en temps et en énergies. J’accompagne régulièrement 7 personnes de 11 à 54 ans (avec une moyenne d’âge autour de 30 ans), qui vivent des situations bien diverses. Tout cela donne lieu à une supervision qualifiée qui permet d’avancer à partir de l’expérience vécue et d’élargir et raffiner ma manière d’intervenir.

Comme vous sans doute, j’ai été touchée et bouleversée par l’ampleur du tremblement de terre qui a frappé Haïti et par ses conséquences, par la souffrance vécue, par le désarroi mais aussi par la foi de ce peuple si rudement frappé ces dernières années. J’ai vécu ce drame d’une manière toute particulière car je réside, vous le savez sans doute, dans un presbytère où nous formons une communauté internationale composée de religieuses : quatre congolaises, une vietnamienne et deux haïtiennes. De plus, parmi les étudiants de l’Institut qui proviennent de 28 pays, sont présent(e)s huit haïtien(ne)s. Avec ces frères et sœurs Haïtiens, avec tous les autres étudiants, mardi 12 janvier au soir, j’ai appris la nouvelle du tremblement de terre et découvert son ampleur, je me suis faite proche pour être avec, manifester ma présence et soutenir. Dans les jours qui ont suivi, j’ai vécu avec eux l’attente terrible pour savoir si leurs familles, leurs amis étaient en vie. A l’Institut, nous nous sommes rassemblés pour vivre un moment très fort. Une des spécialités de l’Institut est l’aide aux personnes traumatisées. La Directrice de l’Institut, Marie-Marcelle Desmarais, est non seulement une experte, mais l’ « inventeuse » d’un chemin qui permet aux personnes ayant vécu une situation traumatique de se redresser et de retrouver vie. J’ai vu les deux haïtiennes avec qui je vis, sortir de l’enfermement dans lequel la tristesse et l’angoisse les tenaient : je les ai vues reprendre souffle et prendre de l’assurance lorsqu’elles ont vu tout ce qu’elles mettaient d’elles, tout l’amour qui les habitait, toutes les décisions qu’elles avaient prises dans la situation présente…
L’année dernière (août-septembre 2008), Haïti avait été secoué, par 4 ouragans successifs. L’IFHIM avait envoyé des équipes d’étudiants de troisième année pour aider les personnes traumatisées à sortir du nœud traumatique et revivre. Un projet semblable est envisagé à nouveau pour cette année. Actuellement, l’aide internationale est encore centrée sur l’urgence immédiate : les besoins prioritaires de nourriture, d’eau, de soins. Mais dès maintenant, le travail de reconstruction du pays est envisagé. La reconstruction des infrastructures est indispensable. La reconstruction des personnes l’est tout autant, voire davantage car elle conditionne le reste. C’est une spécialité de l’IFHIM : la forme spécifique d’aide humanitaire que l’IFHIM peut apporter à un pays blessé est la restauration du dynamisme de vie et d’amour permettant l’engagement des personnes traumatisées.
Je m’implique pleinement dans ce projet et espère partir en Haïti avec une des équipes dès que cela sera possible. L’Institut a des liens nombreux et anciens avec ce pays. Deux équipes sont en projet pour le moment : une pour avril et une autre pour juin.

Pour le moment, nous nous mobilisons pour soutenir les Haïtiens et Haïtiennes de Montréal qui comporte une importante communauté d’Haïtien/nes (130000 au Québec, principalement à Montréal). Tous ont vécu cette longue attente alimentée par les images terribles montrées en boucle par les chaînes de TV et par l’angoisse de ne pas savoir ce qu’étaient devenus leurs proches. Certains ont perdu des êtres chers, d’autres ont accueillis des membres de leur famille qui ont vu leur maison et tous leurs biens d’effondrer sous leurs yeux et pleurent parfois des personnes disparaître sous les décombres. De plus en plus des Haïtiens qui ont vécu le drame sur place arrivent à Montréal avec les images et les souvenirs du cauchemar vécu sur place.
Hier et aujourd’hui, j’accompagne avec d’autres trois religieuses (dont la supérieure générale) qui vont partir en Haïti pour soutenir les sœurs de leur communauté, qui ont perdu plusieurs élèves, des membres de leurs familles (aucune sœur de cette congrégation n’est décédée) et plusieurs établissements scolaires. Nous les préparons à ce qu’elle vont vivre pour qu’elles soient en mesure d’apporter une écoute et une présence de qualité à leurs sœurs qui viennent de vivre ce drame, pour les soutenir vraiment et les aider dans leur engagement pour reconstruire, sans se mettre « dans leurs souliers »… Elles partent aussi pour organiser le regroupement des personnes à aider pour le mois d’avril.

L’actualité dramatique d’Haïti est venue modifier le projet que nous avions initialement élaboré de rejoindre des jeunes pour les engager et les former dans le sens de bâtir des ponts de paix dans leur entourage et/ou au-delà des frontières. C’est une option forte de l’Institut qui intervient dans des pays où la guerre et la violence sont fortement présentes. Bâtir un pont de paix, c’est créer un lien avec une personne que les préjugés de toute sorte (ethnie, race, couleur, fonction, âge, comportement, apparence, sexe, etc.) empêchent de voir comme une personne unique et singulière. Dans les temps de formation, nous avons de nombreuses occasions de découvrir que l’histoire de nos peuples nous amène à colorer de manière non consciente la manière dont nous voyons les personnes d’une autre culture. Ainsi par exemple, le passé colonial de la France a un impact non négligeable sur la manière dont les personnes issues des peuples anciennement colonisés me regardent (et vice versa). Cela a coloré tout le 1° trimestre de ma vie dans cette petite communauté dont je parlais plus haut. De même entre Hutus et Tutsis du Rwanda ou entre Congolais et Rwandais, l’actualité actuelle ou le passé proche dressent des murs non visibles mais très forts. En prendre conscience et décider de les défaire est un vrai travail ! Si souvent, nous pensons qu’il suffit de comprendre intellectuellement les problèmes, en négligeant toute la part non consciente et affective qui prédomine dans ces affaires de préjugés culturels.

Je termine cette lettre très sérieuse par une note plus légère en parlant du climat… Le Québec est connu pour ces hivers rigoureux mais la température saisonnière est inégalement conforme à cette réputation. Ces derniers jours (fin janvier) le thermomètre à la fenêtre de ma chambre a oscillé entre – 22°C [que le coefficient éolien ramenait à – 33°C] à +8°C… Ce matin, il indiquait
-14°C. S’habiller et se déshabiller est un véritable sport : les maisons sont très chauffées, et le contraste suppose toute un gymnastique : bottes, pantalon et sur pantalon, bonnet et écharpes qui font ressembler à des gangsters près à dévaliser une banque, et une allure d’ensemble qui transforme les personnes les plus sveltes (ce qui n’est pas mon cas) en bibendum… Mais la beauté est au rendez vous des grands froids.

Je vais demain et après demain passer deux jours avec une amie dans les petites montagnes qui sont au Nord de Montréal (les Laurentides) : au programme, ski de fond pour me détendre : ces deux jours constituent mes vacances de février !

J'espère de vos nouvelles ! A bientôt…

Marie-Odile

Voeux 2010

Voici donc ce que je souhaite pour chacun de vous, pour moi-même et pour ceux et celles dont vous êtes plus particulièrement proches : de plus en plus convaincue que la paix que nous nous souhaitons habituellement en début d’année dépend pour l’essentiel de notre façon d’accueillir la vie et ce qu’elle apporte, je vous souhaite de chercher toujours et de découvrir davantage le chemin de cette paix intérieure. Je me permets de vous livrer la clé principale de mon trousseau personnel : l’amour est une décision et la mise en œuvre de cette décision d’aimer en toutes choses, par-delà les différences, et au-delà de toutes les difficultés… rend libre. Je vous souhaite d’approfondir chaque jour de cette année,chaque jour de ce carême qui approche et chaque jour de votre vie l’apprentissage nécessaire et la mise en œuvre persévérante pour que cette orientation devienne une réalité concrète de la vie et de l’engagement quotidiens. Je découvre en faisant cette troisième année à l’Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal que les exercices pour apprendre à aimer ne sont jamais achevés. « Exercice » tel est le programme de vie de Jean de la Croix… qui disait « tout mon exercice est d’aimer » !

Beauté de l'hiver

 
 
 
 
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