Remarque: classement des messages

Les messages qui figurent sur la page d'accueil sont classés dans l'ordre inverse de la chronologie, c'est-à-dire les plus récents en haut de la page et les plus anciens en dessous. Leur ordre est chronologique dans les deux onglets concernant la mission en Haïti et ma première année au Tchad. Dans ces deux parties, il est possible de lire les textes à l'écran mais aussi de les télécharger en format PDF...

Dimanche 1° Janvier 2012 : Bonne année!

En ce premier jour de l’année, je viens souhaiter à tous et toutes et chacun ou chacune une année de paix et de relations interhumaines heureuses… LAPIA, SALAM, NLEWA, MELOM, DJAM, KOUKI, WOSIE, KALA… tels sont les mots qui disent la paix en différentes langues parlées au Tchad et qui me servent pour formuler mes vœux… En guise de carte de vœux, je vous invite à cliquer sur ce lien pour découvrir des visages qui vous en diront plus que moi sur la beauté et la diversité de l’humanité qui a soif de paix et d’amour !
Le temps qui vient de s'écouler a été marqué par la visite de la responsable de la Communauté, Marie-José. Un moment de rassemblement et d'échanges fraternels qui relie la petite communauté St François Xavier qui est à N'Djaména à l'ensemble de la Communauté. Temps de vacances aussi, et pour moi, temps plus stable à N'Djaména, alors que j'en ai été absente presque tout le mois de décembre.
Je suis heureuse de semer largement, le plus largement possible, sans pour autant m’imaginer que tous les grains vont porter du fruit, en partageant de l’intérieur quelque chose des sentiments du Semeur de la parabole qui jette ses graines sans compter… Je méditais l’autre jour sur le projet de Dieu, projet d’amour et de paix, et je crois que, toutes proportions gardées, tous nos projets humains qui vont dans le sens de son projet d’amour et de paix nous font vivre la gratuité de son engagement, et des joies et des tristesses sans doute proches des siennes devant l’accueil et la transformation qui s’ensuit ou les résistances et ambigüités qui subsistent. Dans la première catégorie, je peux nommer l’accueil fait à la démarche de la paix dans toutes les formations que j’ai données tout au long de ce trimestre. Par exemple avec les adultes, je les aide à s’engager dans le travail au service de la paix en leur faisant chercher le moment, la situation ou l’expérience par laquelle ils ont pris conscience de l’importance de la paix pour eux. Ici, au Tchad, ce sont le plus souvent des situations liées à la guerre dont je réalise l’étendue, la durée et les atrocités, parfois des événements familiaux de brutalité ou des déchirements dans le voisinage, plus rarement la prise de conscience de la violence qui est en soi… Faire mémoire de ces événements à tonalité douloureuse constitue un aiguillon fort pour travailler à la paix. Cependant, je ne les laisse pas séjourner dans le souvenir pénible assorti du sentiment d’impuissance qui porte souvent la marque d’un traumatisme mais les achemine immédiatement après vers la prise de conscience heureuse et stimulante qu’ils sont déjà artisans de paix : je les invite à se partager mutuellement une expérience où ils ont fait grandir la paix, en les orientant de préférence dans leur famille ou dans la vie de leur quartier, sans regarder d’abord leur rôle dans l’école. Ces deux premières étapes de chaque formation enracinent la décision de chacun de bâtir la paix. Le projet de l’enseignement Catholique relatif à la paix devient leur projet.  Lors de chaque formation, d’un jour à l’autre, j’envoie les participants en mission de paix : occasion d’un engagement démontré dans des expériences toutes simples mais réellement vécues de gestes de paix, de ponts construits : merveilleuses réconciliations, services rendus, nouvelles attitudes expérimentées. Au retour, les personnes partagent ce quelles ont fait et vécu et je leur fais nommer la joie et la légèreté intérieure qu’elles vivent alors…
Du côté des ambiguïtés qui me gênent, je peux nommer, lors de certaines sessions, le versement de ce qu’on appelle ici les « per diem », cette somme d’argent versée au terme de la session qui vient défaire une partie du travail que j’ai effectué. En effet, comme je viens de l’exposer, je travaille avec chaque groupe l’objectif et le sens de la paix… et l’intéressement financier vient dévier au moins partiellement la gratuité de l’engagement demandé. Dans certaines sessions comme à Bitkine où j’étais fin novembre, non seulement les sessionistes (Equipe du collège Joséphine Bakhita au complet, Inspecteurs de l’éducation Nationale, proviseur du Lycée et Directeur du CEG publics, animateurs des églises catholiques et protestantes de Bitkine). n’étaient pas payés pour assister à la session, mais chacun a contribué à financer les repas que nous prenions en commun. Il est donc possible de motiver les gens pour la paix sans leur verser d’argent ! Mais il est difficile de faire changer des mentalités qui ont lié dans beaucoup d’endroits du Tchad le fait d’être payé pour suivre une formation… Heureusement, cette ambigüité ne se trouve pas au niveau des élèves formés pour être « ambassadeurs de paix »… A partir d’une parabole d’origine amérindienne adaptée (le loup est transformé en lion), nous les amenons à décider de nourrir le « lion pacifique » qui est en chacun au détriment du « lion violent » qui perd alors de sa force… Ils accueillent ensuite tout l’itinéraire de formation interactive avec joie et engagement. Et les témoignages des personnes qui les côtoient pendant et après la formation (parents, enseignants) manifestent que pour la plupart d’entre eux, la transformation est durable.
Pour ne pas alourdir ce message, je ne décris pas les différents éléments de la mise en place du projet qui touche l’ensemble des écoles catholiques du Tchad. Je viens de rédiger une sorte de synthèse que vous pouvez consulter dans le message situé juste en dessous de celui-ci : vous verrez qu’il s’agit d’un véritable plan d’action en profondeur, incluant une concertation stratégique de tous les acteurs (selon la belle expression employée à l’IFHIM).
Justement, je tiens à souligner une fois encore, par souci éthique, combien je puise dans ma formation à l’IFHIM (Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal) et dans les démarches proposées par cet Institut au service de « l’humanisation de l’humanité ». Actuellement, prenant appui sur le modèle du protocole de Kyoto, la Directrice de l’IFHIM invite « à sensibiliser à l’urgence d’un (…) protocole d’amour de la personne humaine, un protocole qui invite à la construction des ponts entre les personnes, un protocole qui appelle à la concertation pour que l’amour sans exclusion ait une place de choix sur la terre. » (Vœux de Noël 2011 de Marie-Marcelle Desmarais). Je ne peux que souscrire à ce besoin de rassembler le plus de personnes possibles autour de cet engagement si essentiel pour la survie de la planète et de l’humanité. C'est aussi l'appel de Benoit XVI qui invite à éduquer à la justice et à la paix. Qui que nous soyons, rassemblons-nous autour de cette valeur de la paix qui n'a pas de frontière, de religion, de race...

1 commentaire:

  1. Savez-vous que les voeux de Marie-Marcelle, dont vous parlez ont été mis en images ? regardez le lien suivant : http://youtu.be/wzpUnlMnACs

    Christian (étudiant actuel à l'IFHIM) ch.bizon@hotmail.com

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